La mer, vue de la falaise
Charles COTTET

La mer, vue de la falaise

En 1988, André Cariou, jeune conservateur du Musée des Beaux-Arts de Quimper, rédige un livre passionnant et plein de sensibilité : Charles Cottet et la Bretagne.

Les lignes qui suivent sont extraites de cet ouvrage et décryptent parfaitement l’œuvre de Cottet (1863-1925) que nous présentons :

….. les paysages marins occupent dans l’œuvre bretonne de Cottet, une place importante… A la tempête il préfère le temps menaçant. Je ne connais pas de marines aussi dramatiques que les siennes dira René Bazin. Non qu’il ait cherché à représenter un bateau parmi les grandes houles, la tempête déchaînée, les vagues ricochant sur les rochers….. Cela lui suffit pour émouvoir, le calme effrayant qu’il a observé mieux que personne et qui précède l’orage.

….. le peintre adopte différents points de vue mais le plus souvent face à la mer, il se place sur une légère hauteur, une dune ou une falaise basse qui domine un peu l’estran.

…. une barrière, faite de quelques morceaux de bois assemblés dans des grands espaces vides… il s’agit pour le peintre d’une sorte de  »signature », d’un moyen un peu artificiel de rompre la ligne presque horizontale et droite qui sépare la terre de la mer….. ces fragments de barrière sont symboliquement les fragments d’une clôture….ils témoignent, bien que l’homme ne soit jamais représenté, de la difficulté de vivre en de tels lieux…. Cottet avait besoin de trouver dans ce qu’il voyait une correspondance avec sa sensibilité. Dans ses paysages du mauvais temps qui précède l’orage, si les bateaux sont les grands absents, la côte rocheuse ou sableuse joue le premier rôle face à la mer et au ciel.

Les bateaux et les hommes apparaissent par contre dans les scènes de port où il aime jouer avec la lumière et les rayons du soir.

Cette huile sur toile pleine de force, de subtilités chromatiques est présentée à la galerie.