Jean Julien LEMORDANT

Retour au port.

Notre galerie aime à présenter les œuvres de ce «fauve breton». ( voir autres articles sur notre site).

Adepte d’une palette énergique et du mouvement, ses tableaux célèbrent la Bretagne.

Avec le vent ou contre le vent, ses personnages ou ses bateaux sont rarement statiques.

Le tableau présenté aujourd’hui n’échappe pas à la règle: bateaux poussés par le vent, clapot vigoureux de la mer verte et bleue, nuages mauves et blancs chahutés et très présents, personnages s’agitant sur la cale, traités par de multiples petites touches de couleurs vives.

                                               *

Jean Julien Lemordant ( 1878-1968), un artiste engagé:

A travers l’oeuvre d’un artiste, l’engagement de ce dernier transpire souvent.

L’année 2023 est l’année du centenaire de la création du mouvement des Seiz Breur.

A l’initiative de Jeanne Malivel et de René Yves Creston, ce mouvement va engendrer un colossal renouveau de tous les arts: peinture, sculpture, architecture, ébénisterie, céramique etc….plus d’une soixantaine d’artistes participent ensemble à la création d’un art breton moderne.

Si certains artistes sont géniaux et inattaquables…d’autres, au fil du temps, se laisseront embarquer dans des dérives qui sonneront le glas du mouvement en 1947.

De nombreuses manifestations se préparent, en cette année de célébration, des plus commerciales aux plus intellectuelles…

En Bretagne,les artistes, bretons de naissance ou bretons d’adoption, ont souvent pris parti et pour la Bretagne et pour les bretons….d’autres engagements existent en dehors du mouvement des Seiz Breur:

Jean Julien Lemordant, né à St Malo, n’adhère pas au mouvement des Seiz Breur … néanmoins, enraciné dans le Pays Bigouden, c’est un artiste engagé:

En 1899, durant le procès en révision du capitaine Dreyfus, il lutte contre l’antisémitisme.

En 1905, il peint Le Mont de la révolte, pour soutenir le monde de la pêche et de la conserverie.

Ami d’Emile Masson, il aide ce dernier à créer la revue Brug.

Revue militante, écrite tantôt en français, tantôt en breton, elle défend le monde du travail.Il soutient financièrement la revue et l’illustration de la couverture, à chaque numéro, lui est confiée.

En 1925, après avoir parcouru la Bretagne pour trouver soutiens et fonds afin que cette Bretagne soit dignement représentée à l’exposition des Arts Décoratifs…son projet de stand est préféré à celui de Jeanne Malivel et Yves René Creston…cela marquera leur rupture définitive.

Les discussions avec Emile Masson « portent souvent sur l’importance et l’intérêt des thèmes régionalistes, sur la place de l’artiste et la fonction de l’art, sur la conciliation entre progrès humain et identité bretonne» ( Jean Julien Lemordant- André Cariou- Editions Palantines )

Lemordant écrit :

La fonction de l’art est de se mêler le plus intimement possible à tous les actes de la vie afin de les ennoblir. Il importe qu’il y ait autour des gestes quotidiens le plus de beauté possible …..

Cette huile sur panneau à la cale haute, également reconnaissable dans les décors de l’ Hôtel de l’Epée de Quimper, est présentée à la galerie.  Vendu